Red Sea 2011…un autre regard
Certains diront : « Ils ont de la chance ». Que nenni ! C’est un véritable travail.
Pour mériter cette faune et cette flore enchanteresses il fallait se lever très tôt. Les yeux encore endormis, l’estomac vide, nous enfilions non sans mal les combinaisons, chargions, tel des mulets, les blocs sur le dos. Nous sentions cet instant de méditation, de concentration intense (où était-ce le manque de sommeil et de café!).
Non non, certains diront : « plonger dans une eau chaude, quel bonheur! »
Une eau à 23°C, ce n’est pas une eau très chaude, et lorsque nous sortions de l’eau j’ai entendu bien des dents s’entrechoquer. Les peignoirs du bateau étaient les bienvenus.
Les siestes salvatrices ! Oui mais à quel prix. Le sun desk était loin d’être pris d’assaut par cette armada de plongeurs, les polaires étaient de véritables couvertures de survie.
Quant à la nourriture, parlons en. Pour un « stage sportif » les repas étaient loin d’être équilibrés. De la charcuterie, des œufs et des crêpes dès le petit déjeuner. Notre médecin ne disait mot, mais il devait craindre pour notre cholestérol. Le soir, nous étions obligés de prendre de l’alcool pour tuer ces graisses.
Les plongées : Une eau bleue limpide, dans une « mer rouge ». Il faudra que j’aille me plaindre : il y a tromperie sur le descriptif. Certes, il y avait des poissons à foison, des couleurs superbes, mais même au Festival de Cannes, les stars prennent la pose au moins une fois. Là, il fallait attendre le bon moment pour prendre les poissons en photo, être patient. Les épaves : des tas de taule, des wagons, des motos, des batteries, des pneus, des bottes… même des toilettes au fond de la mer ! Et l’écologie ? Et la protection de la nature ?
Quant à l’ambiance, les plaisanteries grivoises de certains dès le matin, les blagues machistes d’autres, et nous pauvres femmes faibles, nous n’osions rétorquer.
Enfin bref, je nous voulais pas noircir le tableau, mais juste rétablir la vérité.
Comme je n’aime pas rester sur un échec, j’espère de tout cœur repartir en Egypte l’an prochain pour voir si les Egyptiens auront nettoyé les fonds de ces amas de ferraille ; si possible avec les mêmes plongeurs pour voir s’il y a une amélioration comportementale éventuelle.
Isabelle